L’été passé, je suis allée jusqu’aux îles Lofoten en traversant la Norvège en train.

Avant de vous emmener avec moi dans mon périple, je trouve important de préciser que je jouis de certains privilèges qui me permettent, d’une part, de partir en vacances et, d’autre part, de me questionner sur l’impact environnemental de ces vacances. Je suis consciente de la chance qui est la mienne. Et le partage d’expérience que je m’apprête à vous livrer n’a pas pour but de porter un jugement ou de culpabiliser les personnes qui n’ont pas la chance de pouvoir s’offrir le luxe d’un modèle de voyage alternatif mais bien de partager mon expérience personnelle dans l’espoir que les personnes en capacité de faire comme moi puissent envisager de troquer leur billet d’avion contre un billet de train. Ceci étant dit et si vous me le permettez, je vous emmène au-delà du cercle polaire !

En mai 2022, Interrail fêtait ses 50 ans d’existence et, pour l’occasion, les pass étaient à -50%. Avec ma sœur et mon amoureux, on en a profité pour acheter des Global pass qui nous permettaient de voyager partout en Europe pendant un mois sans limite du nombre de jours de voyage. C’est seulement après avoir acheté les pass qu’on s’est décidé⋅e⋅s sur la destination : nous partirons en Norvège !

Gare de Bruxelles Midi, 7 juillet 2022, 6h25

Jour du départ, on embarque dans notre premier train, premier arrêt : Copenhague. On y passera deux jours et trois nuits avant de continuer notre périple vers Oslo. On visite la ville à pied : le Nyhavn, la petite sirène, le parc Churchill, le jardin botanique avec sa maison des papillons, le parc Tivoli sans oublier de passer par la commune autonome de Christiana.

Oslo, 10 juillet 2022, 22h02

Nous arrivons à Oslo après nos premières péripéties de voyage. Surprise, ce matin, à la gare de Copenhague : le train qui devait nous emmener vers Oslo est annulé à cause d’un problème de ventilation dans le tunnel reliant le Danemark à la Suède. Impossible de traverser que ce soit en train, en bus ou en voiture. Le problème est finalement résolu assez vite et nous prenons le train une heure plus tard que prévu… avec toutes les personnes dans la même situation que nous… Et toutes les personnes qui avaient prévu de prendre le train à ce moment-là… Autant dire que l’espace dans les wagons a été op-ti-mi-sé !

On fait une halte à Göteborg, en Suède, où on passera l’après-midi, avant de rejoindre Oslo. Voilà bien un des avantages du train : on peut sortir de la gare et visiter les villes dans lesquelles on fait “escale”.

Nous arrivons à Oslo en fin de journée et, tout de suite, nous sommes enveloppé⋅e⋅s par l’ambiance sereine de cette ville. Pour ma part, c’est un gros coup de coeur ! Capitale en bord de fjord, peu densément peuplée comparativement à Bruxelles, Oslo donne l’impression d’être une ville paisible et hors du temps. La nature est à portée de main et accessible à tous⋅tes. Et oui, en Norvège, l’accès à la nature est un droit ; il n’est donc pas rare de croiser des baigneur⋅euse⋅s qui profitent du fjord après une journée de travail.

Après avoir parcouru la ville à pied, après avoir visité le musée Munch et flâné sur le toit de l’Opéra “iceberg”, nous reprenons la route. Une chose est sûre, cependant, je quitte Oslo pour mieux y revenir !

Le réseau ferroviaire norvégien part d’Oslo et se dirige en étoile vers les grandes villes du pays : Stavanger, Bergen, Trondheim. Nous avons fait le choix de nous diriger vers Trondheim, puis vers le cercle polaire. Le sud du pays restera à découvrir lors d’un prochain voyage !

Otta, 13 juillet 2022, 10h00

Nous avons quitté Bruxelles depuis une semaine, et j’ai l’impression que nous sommes parti⋅e⋅s depuis un mois ! En 7 jours, nous avons pris 6 trains, 1 bus, visité 2 capitales européennes et traversé 5 pays ! Mais aujourd’hui, nous changeons de moyen de transport. Pour les sept prochains jours, on troque notre Interrail contre une voiture de location. Elle nous permettra de visiter les parcs nationaux de la Norvège des fjords, le Jotunheim, le Jostedalsbreen, Geirangerfjord, le Rondane, et de parcourir la fameuse Trollstigen, l’échelle du Troll.

Cette partie du pays est magnifique et totalement dépaysante ! Les maisons ont des cheveux, les quatre saisons se succèdent en une seule journée, les fjords sont à couper le souffle et la nature est partout ! Si Oslo a été un coup de cœur urbain, le fjord de Geiranger est un coup de cœur nature d’une beauté époustouflante !

Otta, 20 juillet 2022, 11h32

Après une semaine en voiture, nous revoilà dans un train ! Première étape de notre périple vers le cercle polaire : Trondheim, ville bien connue des pèlerins puisqu’on y trouve la cathédrale de Nidaros, la cathédrale la plus septentrionale d’Europe. Depuis cette ville, nous prenons notre premier train de nuit, direction Bodø située à quelques kilomètres au-delà du cercle polaire et terminus du réseau ferroviaire norvégien. Nous y passerons une journée avant de nous embarquer dans un ferry qui nous mènera jusqu’à notre destination finale : les îles Lofoten. Nous y resterons cinq jours et nous alternerons entre randonnées en montagne et farniente sur des plages paradisiaques et dans des petits villages de pêcheurs, entre pluie et soleil, entre été et hiver mais toujours en plein jour puisque nous sommes à la période du soleil de minuit.

Après 21 jours de voyage, alternant entre trains et voitures, nous prenons le chemin du retour et nous nous dirigeons vers Bruxelles.

Bilan du voyage

25 jours de voyage, près de 5 500 km parcourus grâce à 17 trains et 2 bus, trois nuits en train couchette, deux ferrys, deux voitures, deux capitales européennes, des paysages à couper le souffle, d’autres dans le brouillard, des maisons avec des cheveux, des routes qui donnent le mal de mer, le soleil de minuit, des harengs séchés, un glacier, l’été, des fjords, l’hiver, manneken pis (manneken pis?!), la pluie et des étoiles dans les yeux !