Plus jeune, Maxim, futur fondateur de la friperie, rêvait de devenir chanteur… Il a participé à l’émission télévisée « Nouvelle Star ».

Maxim rêvait de devenir mannequin… Il est arrivé en finale d’un concours de mannequinat.

Maxim rêvait de voyager… À sa majorité, il est parti faire un tour d’Europe en auto-stop.

À 26 ans, le jeune graphiste de formation se définit aujourd’hui toujours comme un rêveur mais il ajoute également ceci :

« un p’tit gars qui a toujours voulu changer le monde et qui a choisi la mode. »

Une tête pleine d’idées

De toutes ces expériences et ces rencontres qui ont jalonné sa route jusque-là, Maxim en a rapporté ce goût du contact humain, du partage et de l’apprentissage. Au fil du temps, il a également acquis un esprit d’entreprise. Mêlé à cela son souhait d’indépendance professionnelle, Maxim lance alors un premier projet : une caravane-bar dans laquelle il propose des boissons réalisées à partir de produits locaux et issus du commerce équitable. Mais son attrait pour la mode et sa conscientisation personnelle à la dimension écoresponsable de la filière textile lui inspirent un nouveau projet. Il lance La Frip Café, 9 Rue des Brasseurs à Namur.

Maxim est comme ça : « Je me lance, peu importe si ça marche ou non ». Son projet ne s’inspire d’aucun autre qu’il connaisse à ce jour et il a peu de moyens pour démarrer… Mais ce n’est pas ça qui va l’arrêter. Après tout, un magasin de seconde main est un bon compromis. En effet, une fois le local trouvé, quelques tringles, un frigo et un comptoir dégotés, c’est parti ! Son audace, qui flirte avec l’insouciance, et sa persévérance sont ses alliés pour lancer le projet de façon assez freestyle. À force de travail, la méthode se met en place…

Le concept de La Frip Café

Le concept est simple. Voici les différents services proposés :

• Achat de vêtements de seconde main sans nécessité de dépôt de vêtements
• Dans le cas du dépôt de vêtements, pas d’échange pièce contre pièce, mais les vêtements déposés permettent d’obtenir une réduction en magasin
• Les pièces dites « de luxe » se font en « dépôt-vente », c’est-à-dire que vous recevez une certaine somme une fois l’article vendu en boutique

Pourquoi s’habiller en friperie ?

Pourquoi valoriser une friperie ? Maxim rappelle que l’industrie du textile est une des industries les plus polluantes au monde. En effet, à l’heure actuelle, beaucoup trop de vêtements sont en circulation. Sans plus répondre à la règle de l’offre et la demande. C’est une surproduction non-nécessaire. De plus, dans certains foyers, beaucoup de vêtements finissent encore à la poubelle. Ces derniers sont victimes du turn-over incessant de nos garde-robes au gré des effets de mode relayés par les réseaux sociaux. Face à ce phénomène, la friperie apporte une solution concrète et écologique.

Déconstruire les idées reçues

Mais si de plus en plus de personnes revendiquent de s’habiller en fripes, d’autres restent parfois encore réticentes. Ceux-ci mettent alors en cause la qualité des vêtements de seconde main ou une image de précarité que cela renverrait. Avec La Frip Café, Maxim s’est donné pour mission de faire taire ces préjugés et évoluer les mentalités. Grâce aux démarchages et visites d’autres friperies, il s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de personnes qui ne voulaient pas s’habiller en fripes mais qui étaient intéressées de revendre leurs vêtements. Il y avait quelque chose à faire avec ça ! Pour lui, un vêtement en seconde main est à comparer avec une voiture d’occasion ; celle-ci peut-être en très bon état et avoir très peu de kilomètres au compteur. Et bien c’est pareil avec un vêtement de seconde main.

Hop ! à la trappe !

Ce vêtement a donc été acheté et parfois la taille ne convient pas/plus. Hop ! À la trappe ! Ou s’il a été commandé en ligne, il peut être décevant une fois reçu et essayé. Hop ! À la trappe ! Certaines personnes n’apprécient pas de porter deux fois le même vêtement dans le cadre de sorties ou d’événements. Car cela se remarquerait sur les photos qui se retrouvent ensuite sur les réseaux sociaux. Hop ! À la trappe ! Et si le vêtement en question a été porté et qu’il est encore en très bon état, c’est un gage de qualité. On sait toutes et tous qu’un vêtement qui ne redoute pas les lessives est une pépite !

Vous l’aurez compris, l’objectif de Maxim à La Frip Café est d’aller chercher les personnes qui ne s’habilleraient pas en fripes d’ordinaire et de leur en donner le goût que ce soit par conscientisation, par économie ou par style.

Friperie ou bulle à vêtements ?

Et pourquoi déposer nos vêtements dans une friperie plutôt que dans une bulle à vêtements ? S’il n’y a bien sûr pas lieu de placer friperies et bulles à vêtements en concurrence, Maxim conseille tout de même de se renseigner. Se renseigner sur le parcours, la destination et l’usage réel des vêtements déposés dans les bulles. On se rendra parfois compte qu’il vaut mieux les déposer nous-mêmes à l’association de notre choix plutôt qu’ils fassent le tour de la Belgique avant d’y parvenir. Ou encore éviter de déposer certaines pièces qui n’auront aucune utilité. En effet, certaines pièces sont inadaptées au climat de certains pays étrangers. Elles risqueraient alors de finir en déchèterie à l’autre bout du monde en sachant que l’Afrique et l’Asie sont déjà extrêmement pollués par les déchets textiles.

Il vaut alors parfois mieux favoriser le circuit court et la pensée solidaire qui peut se développer grâce à la friperie. Car la friperie, c’est aussi rendre accessible des pièces qualitatives à moindres prix à un public plus large.

Un changement dans les consciences

Si la mission de Maxim se poursuit, il se réjouit déjà de voir une très nette différence dans le comportement de la population. Il nous explique qu’il n’y a pas si longtemps de cela, si un reportage télévisuel était tourné dans une friperie, les clients demandaient à ne pas apparaître à l’image. Il y avait encore cette gêne liée à une image de pauvreté que renvoyait le seconde main. Aujourd’hui, de plus en plus de gens sont fiers de chiner et de porter des fripes. Ils en parlent d’ailleurs autour d’eux, aux repas de famille etc. Cela n’est pas seulement lié aux friperies en tant que telles. C’est la fierté de faire partie de cette part de la société qui évolue en choisissant ce type d’alternative à la consommation.

Et c’est déjà une grande victoire pour ce rêveur inspiré par ses collègues, tous ces jeunes entrepreneurs qui créent de nouveaux concepts, qui osent et se donnent les moyens. Lui qui apporte une valeur importante à l’humain. Lui qui se nourrit de la diversité de personnalités qui l’entourent et le soutiennent. Mais aussi de l’entraide qui les relie car selon lui : « Nous sommes une moyenne des cinq personnes que nous côtoyons le plus. »

Une nouvelle adresse pour les frip-cafeurs et frip-cafeuses

Cerise sur le gâteau, les frip-cafeurs et frip-cafeuses pourront dorénavant retrouver leur friperie préférée dans un tout nouvel espace. Un espace plus grand et agrémenté d’un bar pour se désaltérer pendant leur séance shopping. Alors rendez-vous ce samedi 26 août pour fêter la réouverture officielle de La Frip Café au 120, Avenue Jean Materne à Jambes.

Et que vous soyez présent(e)s ou pas ce samedi, si vous voulez vous séparer de vos vêtements inutilisés tout en leur offrant une seconde chance, souvenez-vous des mots de Maxim :

« Déposer les vêtements que vous ne portez plus à La Frip Café, c’est vous assurer qu’ils seront entre de bonnes mains. » 😉